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Page:NRF 12.djvu/66

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6o LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��Tout bouillonnant de bruit et de lumière crue^ * Comme un vase clos^ plein d'un liquide qui bouty Le petit café bar où je m'endors debout Toujours semble au moment d'éclater dans la rue.

Ma vie aussi concourt à créer cet air chaud : Sur la mousse fumante^ à chaque instant^ mon rêve Gonfle une bulle d'or qui resplendit et creve^ Et mon cœur à Paris ajoute un soubresaut.

��VI

��Comme un gland détaché retourne au sol immense^ Au noir humus profond qui nourrit la forêt^ Mon âme en s' endormant s'enfonce et disparaît Dans la grande misère et la grande démence.

Paris dans son giron berce alors mon sommeil^ Son âpre suc répare obscurément ma forcCy Et la 'graine^ au matin^ déchirant son écorce^ Un nouvel arbre naît qui verdit au soleil.

VII

Un matin je m'éveiîle^ ah ! je suis libre ^ seul! Et sous l'arche du pont le saphir étincelle^ Et dans mon sein ma vie est plus chaude que celle Qui bourdonne en été dans les fleurs du tilleul !

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