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COMMENT l'amour COLORE LE TEMPS 63

Tout veut me retenir^ tout rn implore et me touche : Le silence^ un reflet du foyer ^ la pâleur Du drap défait dans V ombre et la molle chaleur^ Et ce pli du sommeil dans le coin de ta bouche^

XIII

Mais quelquefois^ pareil au chardon qui frissonne^ Murmure sous mon front un désir irrité De me lever ^ de fuir avant que F heure sonne^ Pour détourner le cours de la fatalité.

Dénouant en secret tous mes liens d esclave^ Dans tes bras^ au milieu d'un long baiser souvent^ le songe au pur contact qui rafraîchit et lave^ A Pazur de la nuit^ à Peau du ciel^ au vent,..

XIV

J'ai pour voisin^ jailli des vapeurs de la berge ^ Un peuplier droit comme un mât^ robuste et fin ^ Qui devant ma maison se balance sans fin Et dédie à la lune un amour clair et vierge.

Rien ne peut en^idir son rêve gracieux^

On dirait que l'hiver le rend même plus vaste^

Et sa légèreté demeure grave et chaste^

Parce qu'elle est sans cesse un élan vers les deux.

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