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COMMENT l'amour COLORE LE TEMPS 6^

Lorsque y tard dans la nuity seul avec les fanttmeSy Je lis pour détourner mon cœur de trop souffrir^ Ne plus sentir ce front qui bat entre mes paumes^ Ne plus penser^ et cependant ne pas mourir I

XVIII

Las de suivre les jeux de la flamme dans Vâtre^ Tai passé mon habit — pourquoi pas faire honneur A mes ennuis autant quun autre à son bonheur ? — Ety cravaté de blanCyje m'en fus au théâtre.

C'était dans le plus vaste et le plus décoré : Les stucs et les velours semblaient d'une voix bête Jurer du haut en bas : " La vie est une fête ! " Quel cauchemar ! le pire : un cauchemar doré,

XIX

S'il est un lieu d'exil^ c'est pendant un entr'acte Un foyer d'Opéra somptueux et fané y Ou pend du plafond roux un lustre surannéy Clair symbole du temps qui croule en cataracte,

La mort la comme ailleurs n'accorde aucun sursisy MaiSy l'effroyable vieilky elle y fait la coquettCy Ety tout du long des murs y rangés sur la banquette y Au milieu des vivants des spectres sont assis.

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