Page:NRF 12.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

yO V LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

XXX

C'est un soir, un éclair ouvrant son aile énorme Comme un grand oiseau bleu redressé sur son nid, La terre h sa clarté parut vieille et difforme. Et voici qu effrayé notre cheval hennit.

Il n'a plus reconnu sous ce manteau livide Le chemin qu il faisait chaque jour plusieurs fois. Le vent se tut, la feuille eut peur au bord du vide. Fuis un rire terrible éclata sur les bois,

XXXI

Orage de Pété, ton souvenir m'enseigne Que mon âme est la sœur de ce pauvre animal. Mais plus mystérieux, plus profond est mon mal. Et plus caché l'éclair dont la pâleur me baigne.

Tout a changé, la route et le calme horizon. Mes devoirs les plus doux, mes plus chères idées Prennent en un clin d'œil des figures ridées. Est-ce que Dieu veut rire aussi sur ma maison ?

XXXII

— Permettez, interrompt une voix ironique. Vous nous parliez tantôt avec force chaleur Des conseils de P amour, des leçons du malheur. Maintenant tout n'est plus que tonnerre et panique.

�� �