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1030 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Lamendin lève les bras.

« Ils me font rire ! Qu'ils viennent un peu par ici. Baisse en Bourse ! Election à l'Institut ! J'ai d'autres chiens à fouetter. »

Mais sa mélancolie y trouve de nouvelles nourritures.

Il froisse les dépêches et les jette au ruisseau. Il veut être seul. L'idée des vingt-quatre Pionniers qui l'attendent lui redonne un commencement de mal de mer.

Il prend des rues au hasard. Il marche la tête baissée. Il ne regarde rien, ni les tramways perce-oreilles, ni les portefaix qui le bousculent. Ce serait pourtant bien agréable de flâner dans cette puissante ville, si loin de son pays ! Il en rêvait, enfant, comme d'une chose trop belle pour être vue par les vrais yeux. Tout ça, pour y arriver avec le même entrain qu'à Levallois-Perret im soir de pluie. Tout ça, poiu- y marcher la tête baisséç.

A un petit carrefour, il ne sait plus par où tourner et s'arrête. Il jette un coup d'œil à gauche, puis à droite. Il tressaute, l'haleine lui manque, il recule. Sur un mur, à deux pas, une affiche.

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