Aller au contenu

Page:NRF 13.djvu/1126

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

IIl8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Et lorsqu'il a été jusqu'au bout, il redresse le buste; l'œil brille d'énergie et de confiance ; il s'écrie :

a Et pour le reste, laissez-nous faire ! »

Puis en pesant chaque terme, sur le ton d'un homme qui engage, par un serment solennel, son existence entière :

« Car, pour ce qui est d'aimer son travail et de s'y donner, « et de ne pas se monter le coup, et de se sentir toujours « au-dessous de ce qu'on a voulu faire, au-dessous de l'étiage « de cette grande beauté qu'on poursuit, de cette grande « pureté qu'on s'est jurée, et de toujours tâcher à faire plus « et mieux, et de toujours voir plus loin, et de mettre dans a son effort, dans ses veilles, chaque jour et chaque nuit, un peu plus de son sang, — nous sommes là ! »

Lorsque je l'ai retrouvé, derrière la scène, avec ce visage qui maintenant se refuse aux illusions hâtives, ah! de quelle voix angoissée il m'a dit, venant vers moi : « Cette fois, crois-tu qu'ils ont compris ? »

ROGER MARTIN DU GARD

��UN ARTICLE DE L'ATHEN^UM Mon cher Rivière,

Je lis dans /'Athenaeum du 14. novembre, sous le titre : La théorie de la gravitation selon Einstein, un article anonyme que les lecteurs de la N.R.F. — ou du moins quelques-uns d'entre eux — trouveront peut-être aussi intéressant que je l'at trouvé moi-même.

Je l'ai traduit à la hâte, et légèrement abrège, quand il eût fallu tout au contraire l'accommoder à loisir. Mais où prendre le temps, et comment ne pas se presser de donner au public français même Vidée la plus grossière d'un événement scien- tifique qui semble considérable ?

Je suis tout vôtre paul valéry

�� �