Aller au contenu

Page:NRF 13.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTE SUR M. DESCARTES 165

comme tout homme, une certaine expérience des opé- rations de la pensée, je dirai même une certaine expérience de l'événement des opérations de la pensée. Je dirai plus. Nous savons bien qu'il n'eût pas trouvé Dieu même s'il n'en avait pas entendu parler, et s'il ne l'avait pas entendu parler, c'est-à-dire s'il n'avait pas eu, comme tout homme réellement métaphysicien, comme tout homme né méta- physique, (et il faut le dire, comme tout homme né chrétien et Français), une certaine expérience de Dieu. J'irai jusqu'à dire : une certaine expérience de l'événement de Dieu. L'expérience n'est pas venue au devant de lui seulement jusqu'au commencement des choses qui étaient plus particulières. Elle est venue au devant de lui jus- qu'au commencement du commencement. Qu'importe. Descartes, dans l'histoire de la pensée, ce sera toujours ce cavalier français qui partit d'un si bon pas.

Ces grandes philosophies sont d'immenses et d'heureuses et profondes explorations. Les sots croient qu'entre elles, elles se contredisent. Les sots ont raison. Elles se contredisent. Les sots croient qu'en elles-mêmes souvent, à l'intérieur d'elles-mêmes elles se contredisent. Les sots ont raison. Souvent elles-mêmes à l'intérieur d'elles- mêmes elles se contredisent. Les unes disent que l'éléphant est un animal énorme, les autres que l'éléphant est un animal un peu moins énorme. Oui, mon ami, car les unes parlent de l'éléphant d'Afrique, et les autres de l'éléphant d'Asie.

Ces grands philosophes sont des explorateurs. Ceux qui sont grands ce sont ceux qui ont découvert des conti- nents. Ceux qui ne sont pas grands ce sont ceux qui n'ont

�� �