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Page:NRF 13.djvu/405

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NOTE SUR M. DESCARTES 397

plus mal, c'est-à-dire vraiment beaucoup mal, si on donne et à ce mot devoir et à ce mot faiblesse le sens des mora- listes.

La réalité, ici encore, ici toujours, est beaucoup plus saisissante et beaucoup plus profonde. On nous fera difficilement croire que l'amour de Chimène et que l'amour de Rodrigue soit une faiblesse, (et l'amour de Pauline), et on nous fera encore plus difiûcilement croire que c'est une bassesse. C'est qu'en réalité le conflit dans Corneille ce n'est pas un conflit entre le devoir, qui serait une hauteur, et la passion qui serait une bassesse. C'est un débat tragique, (et une fois comique, mais nous avons assez vu que c'est de la même famille), entre ime grandeur et une autre grandeur, entre une noblesse et une autre noblesse, entre l'honneur et l'amour.

D'un côté ce n'est pas la morale, cette invention. C'est infiniment plus et infiniment autre : c'est l'honneur. Et de l'autre côté ce n'est pas la passion, cette faiblesse. C'est infiniment plus et infiniment autre : c'est l'amour.

Allons plus loin, entrons, pénétrons plus avant. Ce débat tragique, (et une fois ce débat comique), n'est point uii débat disparate et il n'est point un débat inégal. Il n'est point un débat boiteux. Il n'est point un débat impair. Il n'a pas lieu, il ne se produit pas entre des grandeurs décalées, entre des grandeurs qui ne seraient pas du même ordre, car cette noblesse est de même ordre que cette noblesse, et cette grandeur est de même ordre que cette grandeur.

L'impair, ce serait la préface de Cromwell. Tragique et une fois comique, (mais c'est le même), la poétique de Corneille est esssentiellement paire. Elle est essentielle-

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