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Page:NRF 13.djvu/591

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LE PÈRE HUMILIÉ 5 8.3

Vous voici comme un pauvre curé réduit à son pres- bytère. Vous voici un vrai franciscain comme nous. Voici le Séraphin d'Assise qui a obtenu la Pauvreté pour le Pape de Rome.

LE PAPE PIE. — L'amère pauvreté est celle de l'amour de mes enfants.

LE FRÈRE MINEUR. — Ce qui vous manque de leur part, Dieu lui-même se chargera de vous le régler.

Quoi, Saint Père, sont-ce là vos bonnes résolutions ? Est-ce là ce que vous venez de promettre à votre con- fesseur ?

Vous avez un père aussi, croyez-vous qu'il soit content de vous voir triste,

A cause de ce présent qu'il vous a fait d'un dénuement qui est comparable au sien ?

Ces minutes qui vous semblent si amères, cependant elles font partie de l'An de Grâce et du temps de la Bonne Nouvelle !

A cause des choses bonnes que nous ne pouvons donner, oublierons-nous celles que nous-mêmes avons reçues ?

Saint Père, qu'est-ce qu'il fait, celui qui n'a plus de péchés ? Il chante !

Ainsi Christine l'Admirable sur son lit de souffrances et ée ses lèvres immobiles, de ce cœur pareil au sokil levant sous cette forme à demi détruite, de même que l'on reconnaît un oiseau parmi les autres oiseaux,

Une mélodie de jubilation sans aucune reprise de rhaleine s'élevait comme le chant d'un séraphin en extase !

Ainsi notre frère Pacifique qui de deux morceaux de bois mort ramassés au fond du jardin, se faisait un violon dont il savait jouer mieux qu'un tireur d'archet,

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