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LE PÈRE HUMILIÉ 587

LE PAPE PIE. — Oui, il faut y arriver.

ORIAN. — L'entretien que nous avons eu, je voulais le garder pour moL Je voulais me taire, fuir.

C'est M qui ne m'a point laissé de repos et qui m'a forcé de tout lui dire. Du moins je ne serai pas un tr^tre avec lui.

"ORSO. — Et moi je n'en serai pas un avec toi.

Père, délivrez-le de ces scrupules bêtes. ' Est-ce qu'il croit vraiment qu'il va me forcer à épouser cette personne qui l'aime et ne m'aime pas ?

ORIAN. — Elle t'aimera, Orso.

ORSO. — Est-ce que je te prendrai ce qui est à toi ? Est-ce que je ferai le bonheur de ma vie de œ qui serait le malheur de la tienne ?

Ce n'est pas là ce que nous nous sommes juré, mon grand ! Ce ne serait pas la peine d'être frères si nous n'étions en même temps de si bons amis,

ORIAN. — Tout ceque tu dis, Orso, jepomrais le dire aussi bien.

ORSO. — Mais ce n'est pas moi qu'elle adme, fbon Dieu ! C'est toi, elle a raison! Ce n'est pas un sacrifice que ye te fais !

Quant à moi, je suis un soldat, est-ce que je vais fonder une famille, c'est Tidicule !

Pour quatre jours peut-être que j'ai la compagnie de tous mes membres ! Car un temps a l'air de s'approcher qui ne promet pas l'âge deMathusalem à l'espèce d'homme que je suis !

LE PAPE PIE. — Cette jeune fille n'a-t-elle pas d'yeux pour faire son choix elle-même entre vous deux ?

ORIAN. — Précisément elle n'en a pas.

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