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LE PÈRE HUMII-IÉ 595

elle ne m'obligerait pas à de tels sacrifices, si elle ne répondait à ce qu'il y a de plus fort en un homme,

A cette chose que j'ai à faire et pour laquelle je sais que j'ai été mis au monde, à cette chose qui l'a obligé à naître, à cette chose en un homme la plus forte qui demande l'action et non pas le bonheur :

Il ne me reste qu'à la connaître.

LE PAPE PIE. — Est-ce que Dieu n'est pas une réahté pour toi ?

ORIAN. — Dois-je marcher vers lui directement ?

LE PAPE PIE. — Tu n'iras pas avec Dieu avant d'être débarrassé de ce que tu dois aux hommes.

Orian, donne-leur la lumière ! Il n'y a pas qu'une aveugle au monde.

Pour celui qui sait ce que c'est que la lumière et qui la voit, est-ce qu'il n'est pas responsable de ces ténèbres où sont tant de pauvres âmes autour de lui et comment en soutenir la pensée ?

Orian, mon fils, ce que je n'ai pu faire, fais-le! toi qui n'as pas ce trône où je suis attaché pour mieux entendre le cri désespéré de toute la terre ! ce supphce d'être attaché pendant que toute la terre souffre et qu'on sait qu'on a en soi le salut ! toi qui n*as pas ce vêtement devant lequel par la malice du diable tous les cœurs reculent et se res- serrent !

Parle-leur, toi qui sais leur langage, qui n'es un étranger à aucun repli de leur nature !

Fais-leur comprendre qu'ils n'ont d'autre devoir au monde que la joie !

La Joie que Nous connaissons, la joie que Nous avons été chargé de leur donner, fais-leur comprendre que ce

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