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LE PÈRE HUMILIÉ 7O3

SICHEL. — Qu'est-ce qui est important ?

PENSÉE. — Ce qui est important est que mon enfant vit !

SICHEL. — Il faudra que nous ayons quitté Rome bientôt.

PENSÉE. — Pourquoi ?

SICHEL. — Nous irons à Paris en grand secret. Là, tout peut se cacher.

PENSÉE. — Il n'y a rien à cacher.

SICHEL. — Je n'ai rien osé dire à ton père. Il est terrible pour ce genre de choses et tout ce qui est de notre considération. Grand Dieu ! je le vois d'ici.

Mais laisse-moi faire, mon enfant ! Ta mère est fine et elle sait plus d'une adresse. Nous saurons dérober à tous cet enfant de l'amour.

PENSÉE. — Crois-tu que je vais abandonner mon enfant ?

SICHEL. — Laisse-moi croire ce que je veux. A chaque jour sa peine. — Qui te dit cela ? —

Ne m'ôte pas l'esprit et le courage que je puis avoir. J'en ai besoin.

PENSÉE. — Mère, as-tu honte de moi, toi aussi ?

SICHEL. — Honte de toi. Pensée !

PENSÉE. — Il n'est personne au monde plus fière que je ne le suis.

SICHEL, lui posant la main sur le genou, — Va, mon enfant, je sais ce que tu souffres !

PENSÉE, à voix basse. — C'est vrai, mère, c'est dur pour moi. J'étais faite pour être irréprochable.

Je souffre de tous ces yeux qui me regardent. Une aveugle, comment peut-elle se défendre ?

— Et que pensera-t-on de lui ?

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