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LA SYMPHONIE PASTORALE 767

Eh bien ! c'est ce que je voulais t 'entendre dire ; heureux que nous soyons du même avis. J'ajoutai que du reste Jacques s'était docilement soumis aux raisons que je lui avais données, de sorte qu'elle n'avait plus à s'inquié- ter ; qu'il était convenu qu'il partirait demain pour ce voyage qui devrait durer tout un mois.

— Comme je ne me soucie pas plus que toi qu'il re- trouve Gertrude ici à son retour, dis-je enfin, j'ai pensé que le mieux serait de la confier à mademoiselle de la M... chez qui je pourrai continuer de la voir ; car je ne me dissimule pas que j'ai contracté de véritables obligations envers elle. J'ai tantôt été pressentir la nouvelle hôtesse, qui ne demande qu'à nous obliger. Ainsi tu seras déli- vrée d'une présence qui t'est pénible. Louise de la M... s'occupera de Gertrude ; elle se montre enchantée de l'arrangement ; elle se réjouit déjà de lui donner des leçons d'harmonie.

Amélie semblant décidée à demeurer silencieuse, je repris :

— Comme il faut évitée que Jacques n'aille retrouver Gertrude là-bas en dehors de nous, je crois qu'il sera bon d'avertir mademoiselle de la M... de la situation, ne pen; ses-tu pas ?

Je tâchais, par cette interrogation, d'obtenir un mot d'Amélie ; mais elle gardait les lèvres serrées, conrnie s'étant juré de ne rien dire. Et je continuai, non qu'il me restât rien à ajouter, mais parce que je ne pouvais supporter son silence :

— Au reste Jacques reviendra de ce voyage peut- être déjà guéri de son amour. A son âge, est-ce qu'on conncut seulement ses désirs ?

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