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l'enfant qui s'accuse 877

et lui causer tant d'inquiétude. Il a rédigé ces notes au jour le jour, sans pensée de publication ; s'il se décide aujour- d'hui à les laisser paraître c'est dans le désir de verser un document aussi caractéristique à l'étude de la criminalité enfantine. j. s.

Le vendredi 2 juin, en me ramenant à la Mattraie, de la gare où il est venu me chercher en carriole, Dolet me raconte les différents événements qui agitent le pays ; il y a notre chienne Walda qu'on a retrouvée à P... après six jours de disparition ; il y a le facteur qui, poursuivi par un chien, a voulu grimper dans un poirier, en est tombé et s'est cassé la jambe.

— Et puis. Monsieur ne sait peut-être pas que le porte- monnaie de Mme Jacques a été volé ?

— Non, dis-je, volé, quand ça?

— A la Mattraie, juste après l'arrivée de Madame, il y a deux jours. Vous avez télégraphié pour avoir une adresse qui se trouvait dans le porte-monnaie. C'est alors que Madame l'a cherché partout sans pouvoir le retrouver.

— Celui qui a fait le coup a bien choisi son moment. Le porte-monnaie contenait au moins trois cents francs.

— Non, car heureusement Mme Jacques nous en avait tout de suite remis deux cents pour régler une note. Il lui restait un billet de cent francs et une pièce d'or. Madame ne se souvient pas si c'est de dix ou de vingt francs. Il y avait aussi la clef de la malle et une collec- tion de timbres étrangers que Madame voulait envoyer à sa petite nièce.

— Est-on sûr qu'il est perdu ?

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