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la maison. Ma femme défit le crochet, puis comme le volet résistait un peu, le laissa tel quel, disant que rien ne pressait, qu’on verrait cela plus tard. Ma femme n’avait aucun souvenir d’être entrée dans cette pièce. La bonne affirme qu’après la disparition du porte-monnaie, elle a fait, là aussi, des recherches minutieuses.

Ma femme a-t-elle, dans un moment de complète dis- traction, porté dans cette chambre sa petite sacoche porte-monnaie, et la bonne, en cherchant, n’a-t-elle pas aperçu cet objet qui crevait les yeux ? Ou bien n’a-t-on, en vérité, pas du tout cherché dans cette pièce ? Ou encore une restitution a-t-elle eu heu cette nuit ? Peut-être avec l’aide de Rongeard ? Le père et le fils ont pu se mettre d’accord durant cette course au chef-Heu de canton. Je remarque que la chaînette de la sacoche est rentrée dans une pochette extérieure, juste comme ma femme a l’habitude de la disposer. Mais les timbres neufs ont collé ensemble, comme si l’objet avait séjourné dans une poche chaude ou dans un endroit humide. Pendant le voyage, ma femme n’avait pas la sacoche dans sa main, mais dans son sac de voyage. Il est vrai que près d’une fenêtre ouverte... mais il faisait sec et chaud... Rien à tirer de ces indices contradictoires.

Je cours à Maisonneuve afin de rencontrer Julien avant qu’il sache rien de la découverte. Il est à l’abreuvoir.

— Pourquoi, lui dis- je, nous avais-tu raconté des histoires ? Le porte-monnaie est retrouvé.

Je l’observe avec une grande attention. Son visage marque la surprise, mais trop discrètement pour qu’elle soit feinte. D’ailleurs pourquoi, après ses aveux, se cacherait-il d’une restitution ? Il me dit lentement :