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��LA SYMPHONIE PASTORALE^

SECOND CAHIER

25 Avril

J'ai dû laisser quelque temps ce cahier.

La neige avait enfin fondu, et sitôt que les routes furent redevenues praticables, il m'a fallu m'acquitter d'im grand nombre d'obligations que j'avais été forcé de re- mettre pendant le long temps que notre village était resté bloqué. Hier seulement, j'ai pu retrouver quelques instants de loisir.

La nuit dernière j'ai relu tout ce que j'avais écrit ici...

Aujourd'hui que j'ose appeler par son nom le senti- ment si longtemps inavoué de mon cœur, je m'explique à peine comment j'ai pu jusqu'à présent m'y méprendre ; comment certaines paroles d'Amélie que j'ai rapportées, ont pu me paraître mystérieuses ; comment, après les naïves déclarations de Gertrude, j'ai pu douter encore si je l'aimais. C'est que, tout à la fois, je ne consentais point alors à reconnaître d'amour permis en dehors du mariage, et que, dans le sentiment qui me penchait si passionnément vers Gertrude, je ne consentais pas à recon- naître quoi que ce soit de défendu.

I. Voir la Nouvelle Revue Française du i«' octobre 191 9

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