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L’ISOLEMENT

Bernard Combette, qui fut des nôtres et de qui la Nouvelle Revue Française avait publié, en 1912, une nouvelle : lExécution Double, est mort le 1er Octobre 1914, des suites d'une maladie qu’il avait contractée aux colonies. Nous offrons aujourd’hui à nos lecteurs quelques fragments du livre qu'il destinait à nos éditions et qu’il a laissé inachevé. LIsolement était une longue et minutieuse rhapsodie de tous les souvenirs qu'il avait gardés de sa vie au Congo et qui lui revenaient avec la précision à la fois et le flottement du rêve. Le passage que nous donnons ici est un des derniers que Bernard Combette ait pu rédiger.

Je circulais à travers Matadi qui ressemblait suivant la rue, tantôt à l'arrière-boutique d’une quincaillerie, tantôt à la réserve d’un magasin de bonneterie.

Matadi était une vaste arrière-boutique de quincaillerie lorsque la rue n’était qu’un double et parallèle étalage de brocs en fer émaillé, de cuvettes en fer blanc, de casiers en bois remplis de clous, d’outils de menuisiers et de charpentiers ; si, au passage, je jetais les yeux à l’intérieur d’une échoppe, d’autres de ces objets reluisaient dans la pénombre, un rayon de lumière battait le briquet contre le métal du broc ou de la cuvette.