NOUVELLE PATRIE 533
Et rien de plus humain qu'une patrie.
On combat pour la pitance, les ordres du jour sont des poèmes, et on se fait tuer devant le garde-manger.
C'est ainsi qu'ont toujours été les patries. Pourquoi la nôtre ne serait-elle pas pareille? pourrait-elle être autre- ment? On fait un pacte pour se remplir le ventre et à cause de ce pacte on meurt le ventre-creux.
Voilà. Des chefs ont tapé sur la table. Et ils nous ont crié : Désire et meure! Eh bieni nous mourrons. Cela nous plaît. Mais nous ne voulons plus mourir pour ceci, nous voulons mourir pour cela.
Pourquoi ne changerions-nous pas de drapeau ? Une nouvelle génération de poètes prend une autre muse.
Pourquoi ne préférerions-nous pas le rouge au blanc? C'est ainsi que va l'amour.
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��Nous voulons du nouveau. — On nous en offre. Pre- nons-le.
Vous qui niez notre nouveauté, vous seriez bien embarrassés si nous y renoncions. Vous resteriez la bouche ouverte, n'ayant plus à dire : non. Et vous sentiriez une telle pénurie qu'il vous faudrait inventer quelque chose;
Du nouveau! du nouveau! Jetons des bombes! que les atomes volent et retombent en des combinaisons toujours nouvelles. C'est nous qui sommes les dé- miurges.
Le nombre des atomes est énorme et les combinaisons sont infinies. A d'autres !
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