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Page:NRF 14.djvu/585

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NOTES 579

comme un véhicule insuffisant. Il n'a jamais été un homme de lettres. C'était un héros de plein air qui s'est forcé d'être un saint dans son cabinet.

Il voulut concilier beaucoup de tendances avec une bonne volonté qui a découragé plusieurs de ceux qui l'ont jugé. Par exemple il voulut amalgamer le symbolisme et le naturalisme. Au fond il a été naturaliste, il a exaspéré la méthode des Concourt, cet impressionnisme qui hache les chapitres, les phrases. Il tenait des décadents le goût de déformer, d'énerver les mots.

Il a en même temps repris en l'ennoblissant le tour épique de Zola. Il était moins, près des choses. Par exemple il dédaigna tou- jours un certain matérialisme. Mais ce fut pour adorer les Idées en idolâtre. Il nous fait sentir sensuellement leur présence comme dans un tableau de Rubens on voit l'allégorie prise, enlisée dans la chair.

Dans sa ferveur à unir les contraires, Paul Adam a créé sur son nom un malentendu qui honore magnifiquement sa vie. Conce- vant l'œuvre d'art comme un instrument de propagande parmi les fou les, rêvant toujours de policer le plus gros public, il s'est révélé incapable de s'emparer d'un succès facile. Il a délibérément risqué la malveillance des arbitres difficiles en manifestant le désir de répandre son idéal dans la masse, mais en toute pureté d'intention, car il ne s'est jamais soumis aux pratiques médiocres qui assurent à certains le contrôle de cette masse.

p. DRIEU LA ROCHELLE

��FEU DE JOIE, par Louis Aragon (Au Sans-Pareil).

Je donne un nom meilleur aux merveilles du jour...

. . . Casser cet univers sur le genou ployé

Bois sec dont on ferait des flammes singulières,..

Ces alexandrins d'allure correcte confessent l'ambition de M. Louis Aragon pour qui le monde extérieur est un perpétuel objet d'étonne- ment que le poète voudrait nous faire partager. Cette faculté de

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