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Ainsi, au lieu de dire que l’Autriche allemande n’a pas le droit de s’unir à l’Allemagne sans l’autorisation de la France, ce qui serait contraire au principe de libre disposition, le traité déclare d’une façon délicate : « L’Allemagne reconnaît et respectera strictement l’indépendance de l’Autriche fixée par le présent traité, comme inaliénable, si ce n’est du consentement de la Société des Nations. » Cela revient au même, mais sonne différemment. Et qui sait seulement que le Président a oublié qu’une autre partie du traité établit que pour une telle décision, le Conseil de la Société doit être unanime ?

Au lieu de donner Dantzig à la Pologne, le traité établit que Dantzig sera une ville « libre » dans les frontières douanières de la Pologne, accorde à la Pologne un droit de contrôle sur le réseau fluvial et ferré et décide que « le Gouvernement Polonais assurera la conduite des affaires extérieures de la ville libre de Dantzig, ainsi que la protection de ses nationaux dans les pays étrangers ».

En plaçant sous un contrôle étranger le système fluvial de l’Allemagne, le traité déclare internationaliser « les fleuves servant naturellement d’accès à la mer à plus d’un Etat, avec ou sans transbordement d’un bateau à un autre. »

De tels exemples pourraient être multipliés. Le but véritable et clair de la politique française de diminuer la population et d’affaiblir le système économique de l’Allemagne a été enveloppé, par égard pour le Président, dans le langage solennel de la liberté et de l’égalité internationale.

Il y eut un moment décisif dans l’effondrement de la position morale du Président et l’obscurcissement de ses