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LE NÈGRE LÉONARD ET MAITRE JEAN MULLIN 719

Allongé sur son lit, je la regardais s'animer en fumant des cigarettes. Puis le sommeil me terrassait et quand je m'éveillais, toujours tard dans la matinée, Katje avait repris son rôle de servante — une servante portant des bas de soie transparents.

Un jour, en prenant mon déjeuner du matin, dans la cuisine, je dis à Katje :

— Katje, si vous voulez m'emmener, je vous accom- pagnerai ce soir au Sabbat.

— Ah monsieur!

— J'ai réfléchi. Vous m'emmènerez sur un deuxième balai.

— Et bien, monsieur, voyez, je pleure, le Maître va être si content.

Elle pleurait d'attendrissement à la manière de cer- taines personnes lisant tout haut des mots qui les émeuvent. Le mot Maître produisait cette réaction chez Katje.

Nous préparâmes tous deux les accessoires du départ.

C'était dans la nuit du mercredi au jeudi. Le ciel couvert de nuages favorisait cette aventure, aux dires de mon initiatrice.

Dépouillé de tous mes vêtements, je me rongeais mélancoliquement les ongles, assis sur l'unique chaise, dans l'attitude d'un homme attendant de comparaître devant un conseil de réforme.

Le merveilleux classique de toute cette histoire me garantissait une certaine discrétion. J'étais cependant très inquiet, à la pensée d'entreprendre un voyage dans cette tenue sommaire.

— Vous pouvez mettre vos vêtements, dit Katje

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