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Page:NRF 14.djvu/825

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UNE TACHE AU BLASON 819

personne ne k connaîtra. Nos morts peuvent soulever leurs cœurs de dégoût sous le marbre de notre chapelle familiale, vous ne les entendrez pas vous maudire ! Vous pouvez baiser votre amant sur la tombe de notre mère ; notre mère ne bougera pas de dessous vos pieds. En ce qui nous concerne, nous deux, nous pouvons d'une manière ou d'une autre effacer cette matinée. Mais avec demain se prépare à venir ici — le comte ! L'adolescent confiant qui n'imagine pas qu'il puisse exister des visa- ges qui viennent du ciel tandis que les cœurs viennent — d'où peuvent venir de tels cœurs, Mildred ? — - J'ai dépêché hier soir à votre ordre un message lui disant de se pré- senter demain. J'écrivais cela, le reste est aussi clair que si c'était écrit : « Votre demande trouve faveur à ses yeux ». Maintenant, la lettre qui contremandera celle-ci, dictez-la moi donc !

Mildred. — Mais, Thorold, si je le recevais comme je l'ai dit?

Tresham. — Le Comte !

Mildred. — Je veux le recevoir.

Tresham (avec un sursaut). — Holà ! Guendolen ! (Entrent Austin et Guendolen.)

Tresham. — Vous aussi, Austin. Vous avez bien fait de venir. Voyez, regardez cette femme ici.

Austin et Guendolen. — Quoi ! Mildred !

Tresham. — Mildred jadis 1 Maintenant l'hôtesse qui reçoit nuit par nuit, lorsque la paix du sommeil s'étend sur la maison de son père, la lascive débauchée qui reçoit le complice de son crime, sous le toit qui vous couvre, vous, Guendolen, vous, Austin, et qui a contenu des milliers de Tresham, — mais pas comme elle.

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