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UNB TACHE AU BLASON 827

et me reconduit à ce lieu détesté. C'est bien : je ne vous résisterai pas plus longtemps. Que voulez-vous donc de moi ?

O amertume ! Avoir bâti le bonheur et le voir s'écrouler n'est rien. Tous les hommes espèrent^ et voient leurs espoirs frustrés, et espèrent de nouveau ; mais moi....

Quelle folie de croire que de notre lignée ne pouvait pas sortir un monstrueux prodige comme celui d'aujour- d'hui ! Comme si j'avais cru impossible que de ces vieux arbres, confédérés contre le souverain jour, enfants de vieux et plus vieux ancêtres, dont les vives baies de corail sont tombées, comme ce soir sur moi, sur le vête- ment de tant de barons, de tant de belles femmes, sourdît un poison lentement combiné, puisé par leurs racines dans l'enfer, et circulant ici et là dans leurs bras venimeux. Pourquoi suis-je ici ? Qu'ai-je à y faire ? (^Une cloche sonne.) Une cloche ? Minuit ! Et c'est à mi- nuit que....

Ah ! Ah ! je comprends, forêts, rivière, landes, je comprends vos ordres maintenant, je vous obéis ! Host ! derrière cet arbre !

(Il se cache derrière un arbre. Après un instant, entre Mertoun, vêtu connue la nuit précédente.)

Mertoun. — Il n'est pas l'heure encore ! Bats ton dernier voluptueux battement d'attente et de crainte, mon cœur ! J'avais cru entendre la cloche de la chapelle sonner quand je traversais les ronces... Ainsi donc je ne verrai plus désormais se lever mon étoile d'amour ! Oh ! qu'importe le passé ? Il n'en sera que plus délicieux de voir Mildred revivre : d'enlever, épine par épine, toutes

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