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Page:NRF 14.djvu/878

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872 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

cuté avec le magistelle et l'autre. Tout de même, si vous êtes venu c'est que vous le vouliez bien.

Je ne lui répondis pas, car je savais que je n'avais rien contemplé au sabbat du bois Friquet que je n'eusse conçu dans la solitude de mes pensées ou dans mes jeux nocturnes avec ma servante.

Plusieurs fois par la suite, dans le courant de l'hiver, Katje chevaucha ^n balai magique et me donna des nouvelles d'un monde imaginaire, mais solidifié pour nous deux devenus complices.

C'est à cette époque, vers la fin d'avril, avec les pre- miers bouquets aux pommiers en fleurs que je pris le dégoût de la Croix-Cochard et de tous les détails fami- liers d'une existence d'homme paisible.

Avril me récitait la célèbre invitation aux voyages. Un impérieux besoin d'agir m'ordonnait de dépasser l'horizon, la lointaine route bordée d'acacias que j'aper- cevais chaque jour, en venant fumer ma cigarette à la fenêtre.

Des événements d'une certaine importance secouaient tous les peuples de la vieille Europe, cette Europe « aux anciens parapets » qui, vue d'un peu haut dans notre système cosmique, devait produire l'effet d'un petit salon empire avec des vitrines pleines de bibelots précieux. Europe, terre de nos ancêtres, avec ses vieilles nations aimées revêtues de housses grises à rayures roses en toile de Jouy.

La guerre avait fait de moi un inquiet peu encom- brant. Le constant besoin de me déplacer pour fuir une catastrophe indécise me dominait toujours comme au temps des tranchées, alors que j'essayais dans le domaine

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