Page:NRF 14.djvu/893

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE NÈGRE LÉONARD ET MAITRE JEAN MULLIN 887

��CHAPITRE VIII

��Un peu écœuré et n'ayant pas de tabac pour rouler une cigarette, ne sachant même s'il m'était permis de fumer sans enfreindre les lois de la Goëtie, je m'étais assis au pied d'un saule devant l'étang que les énergumènes infatigables et vindicatifs mettaient en ébuUition à coups de verges.

Une main noire et ridée se posa doucement sur mon épaule, un peu comme un corbeau.

— Vous êtes revenu, dit Léonard, en soupirant.

— Bonjour, fit une petite voix pointue. C'était le magistelle Jean Mullin.

Nous nous serrâmes la main avec amitié. Les deux diables s'étaient assis à mes côtés et regardaient silen- cieusement la foule s*é battre autour de la croix noire et stérile comme le plus classique des arbres ayant survécu aux horreurs d'une zone de combat.

— Voyez, dit Maître Jean Mullin, le plus disert des deux démons, — voyez ce que l'imagination humaine parvient à réaliser après des milliers et des milliers d'années, d^expérience et d'études propres à Félever. C'est ici, au pied ^e cette croix, qu'aboutissent les efforts les plus récents de la science et des arts, c'est ici que se résume dans un geste répété autour de nous, la quintessence des bibliothèques les plus fameuses. Voyez.

�� �