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Page:NRF 15.djvu/11

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SHAKESPEARE :
ANTOINE ET CLÉOPÂTRE


ACTE I
SCÈNE PREMIÈRE

Philon. — Parbleu cet engoûment de votre chef passe la mesure ! Ces regards altiers qui sur les rangs pressés des légions combattantes étincelaient pareils à Mars dans son armure, désormais détournés et soumis, inclinent leur dévotion vers un front basané. Ce cœur dominateur, dont les larges battements dans l’ardeur de la mêlée faisaient sauter les boucles de sa cuirasse, à présent renonçant sa vertu n’est plus qu’un éventail entre les mains de l’Égyptienne pour attiser et calmer ses chaleurs de gipsy…

Tenez ! voyez-les qui s’avancent. Examinez-les bien et reconnaissez seulement un des trois piliers du monde dans ce fou, ce hochet à putain. Regardez !

Cléopâtre. — Si c’est vraiment l’amour, jusqu’où s’étend-il, dites ?