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120 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

qu'offrent les mots, nous trace, par l'alacrité ou la nostalgie de sa musique, le dessin de son arabesque verbale, un visage, une apparence féminine ardents ici, alanguis plus loin.

Notes d'un poëte que semble moins affliger la fuite de l'heure qu'enchanter la grâce du souvenir à fixer. Dans ce petit livre, les images sont précises, faites pour réveiller une vision nette, un moment sensuel. On a trop abusé de cette sentimentalité floue qui ne laisse à la suggestion qu'un choix entre des ombres amorphes ou ne présente aux incar- nations qu'un modèle unique et incolore. Les héroïnes de M. Roger Allard sont vivantes, caractérisées.

Voici Laura

... S'agenouiUant sur la plage Dure et luisante du parquet, Elle semble un grand coquillage Plein de musique et de regret.

Ou Valentine,

Laissant son ombre fraîche orner un jour de sable.

Agathe « vue aux bras d'un grand vent », la jeune Lilloise, à qui l'on rappelle :

// fut docile et taciturne Le don de vos seins résignés Et par le signe de Saturne Aux pâles amours désignés.

Le notre vous rendit contente. Pourtant, votre bonheur soumis Fut pareil aux salles d'attente Où des pauvres sont endormis...

Adrienne, que ses coussins transforment en un « bouquel du verbe orne par les siècles savants ». L'Appartement des feunes

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