124 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
une négligence qui n'est pas elle-même sans apprêt. Un curieux tempérament s'y révèle, d'une épicurienne anarchiste par dégoût de la morale, et que l'attrait de la politesse et de la distinction inclinerait au stoïcisme — stoïcisme sportif et sensuel.
On trouve dans ce livre quelques traces de cette esthé- tique a liberty », qui faillit gâter les beaux dons de Renée Vivien.
a La chair des corps adolescents qui gardent dans leurs « ombres bleues comme le souvenir des extatiques clairs de « lune où ils se sont baignés, etc.. »
Cela date un peu, comme aussi certain satanisme céré- bral. Mais il y a d'excellents traits à glaner : à propos des Gothas, voici qui est assez plaisant :
« De l'homme des cavernes à l'homme des caves. »
On imagine au-dessus de cette légende un dessin de Bofa ou de Marcel Capy.
Dans une note plus aiguë cette phrase sur les victimes de la guerre :
c< Ils semblent presque tous indignes de leur malheur »
fera songer aux beaux vers d'Apollinaire :
Je connais gens de toute sorte ; ils n'égalent pas leurs destins...
Dans le goût pittoresque ce petit croquis à la plume : « Chiens, fourrures à besoins »
ne serait pas désavoué par Colette.
Et voici enfin une maxime frappée dans toutes les règles ;
« Les bonnes œuvres vivent des traîtrises de l'amour. » Mademoiselle Clifford Barnev, en vraie amazone, sait l'art de
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