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Page:NRF 15.djvu/153

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NOTES T 47

un poète lyrique qTi'on a affaire. Il a traduit plusieurs ouvrages français, parmi lesquels, je crois, un des romans de Francis Jammes (Pomme â'Anis). Jammes ne pou- vait guère trouver un meilleur traducteur, car par certains côtés Gabriel Mirô est un Jammes espagnol. En tous cas ses romans sont des romans lyriques comme ceux de notre poète. Mais il doit être plus difScile à traduire que Jammes, car son vocabulaire et son style sont beaucoup plus recher- chés malgré son apparente simplicité. Il est très éloigné, matériellement, du langage parlé, ce qui explique peut- être ce fait qu'il ne jouit encore, en Espagne, que d'une renommée très limitée, et qu'il ne sera sans doute jamais populaire. C'est un très grand artiste, un très grand styliste, qui est en train de faire pour la langue castillane ce qu'a fait jadis Gabriel D'Annunzio pour la langue italienne. Il est fâcheux qu'on ne le connaisse pas davantage chez nous, car il a déjà une œuvre assez considérable derrière lui. Mais je vois bien, lorsque je passe devant les quelques librairies de Paris qui vendent des livres espagnols, que nous sommes en retard de vingt ans en ce qui concerne la littérature espagnole. Seule, M™« B. Moreno a donné, il y a deux ans, dans Hispania, quelques pages traduites des Figuras de la Pasion ciel Senor de Mirô. Et moi, je ne puis que signaler ici son dernier livre : El humo dormido, (Atenea, Madrid, 1919) ; et bien que j'aie osé traduire des pages de R. Gômez de la Serna, je crois qu'il faudrait qu'on insistât beaucoup pour que j'entreprisse de traduire quelque chose de ce grand et difficile auteur.

VALERY LARBAUD

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La Bourse nationale des Voyages littéraires devait être attribuée, cette année, à un poëte. Elle vient d'échoir à M. André Lamandé, connu pour de judicieuses critiques et pour des enquêtes impar- tialement conduites en diverses revues. Son recueil de vers Sous h

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