LE RETOUR DU SOLDAT'
��Enfant, à cause des images, j'ai préféré les pays exoti- ques à ma patrie. Son sol et son ciel étaient trop modestes.
Son histoire me paraissait s'assombrir. Je doutais de ses destinées. Je repoussais son génie qui me hantait.
A dix-huit ans les puériles aventures américaines me tentèrent. Mais je ne pus me séparer de mes livres qui me promettaient des épreuves plus exquises.
Ma force commençait à se consumer dans une biblio- thèque, une caserne quand la guerre éclata. Les murs que je désespérais de briser se renversaient au souiîie des trompettes.
Je crus à Marathon. Des jeunes hommes aux muscles revêtus de fer gagnaient un cent dix mètres-haies. La lance séparait les flots barbares.
Ou bien par une complaisance vicieuse, je me serais contenté de Waterloo : le dernier reflux de la chair française sur le monde : le fer et le feu immolant le reste de cette belle vie.
I. Fragment de Xouvelîe Patrie.
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