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BEAUTÉ, MON BEAU SOUCI 277

frémit. On frappa encore ; et elle trouva la force de dire :

— Qu'est-ce que c'est ?

— Une dépêche pour vous. Mademoiselle Crosland, répondit la voix de sa propriétaire. Elle remarqua que sa propriétaire la traitait avec plus d'égards, et moins fami- lièrement, depuis quelque temps.

Sa première idée claire fut que c'était Marc Fournier qui lui annonçait son retour prochain. Il ne lui avait écrit que deux fois depuis son départ ; sa dernière 'lettre remontait à cinq semaines et pourtant il y avait quinze jours qu'elle lui avait envoyé un nouvel acompte de dix shillings sur sa dette. Sans doute il avait dû avoir trop à faire pour écrire, et il télégraphiait. Ce ne pouvait être que cela, puisque lui seul savait son adresse. A moins que Vautre...

Elle s'était trompée : la dépêche était de sa tante, Madame Longhurst, qui l'invitait à venir la voir le len- demain dimanche dans l'après-midi. Elle ajoutait qu'elle avait une communication importante à lui faire.

D'abord elle fut déçue : pourquoi ce silence de Marc ? Mais enfin elle avait tellement besoin, en ce moment^ de se sentir moins seule, de savoir qu'on s'occupait d'elle, qu'il se fit en elle une détente, et un peu plus tard elle se surprit en train de chantonner. C'était comme si le rude climat dans lequel elle avait vécu tous ces derniers mois s'était soudain radouci. Elle allait donc rentrer en contact avec sa famille ! « Après cela, vous ne pouvez plus rester chez moi, » lui avait dit sa tante, et alors elle était montée dans sa chambre,|et dès que Madame Long- hurst était sortie, elle avait quitté la maison.

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