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Page:NRF 15.djvu/292

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286 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

épouser ; seulement il aurait fallu que l'autre y mît du sien .

— Comment pouvez- vous... ? Mais je n'ai jamais son«:é à cela !

---Lui non plus, apparemment. Oh, c'est bien ce que j^x'^iis pensé, et .vous êtes libre. Vous n'avez plus que ce choix : ou bien ramasser avec difficulté et en vous, salissant les doigts un liard qu'on vous jette en aumône,, ou bien ouvrir ces petites mains pour qu'il y tombe^ plus de liasses de billets de banque qu'il n'en peut tenir- entre vos deux bras ! Donc, votre choix est fait. Et voyez, vous avez déjà un des porte-bonheur traditionnels d'une mariée, « quelque chose de bleu » : ces rubans. Je. suppose, ma chère, que vous m'autorisez à répéter à. M. ,Harding la conversation que nous venons d'avoir en ce qui concerne vos relations avec votre « fiancé » fran-- çais... Oh, avec des ménagements; je veux dire: eïk ne répétant que ce qui est très favorable pour vous, c'est-à-dire presque tout ; mais en lui laissant quelques doutes en ce qui concerne les intentions de son rival, — juste ce qu'il faut pour l'inquiéter et alimenter sa jalousie.

-^.Pourquoi ne pas tout lui dire franchement, et même plus qu'il n'y a eu, si c'est lui qui vous a chargée de venir me le demander ? Qu'est-ce que cela peut me faire, puisque je ne veux pas de lui.

— Vous êtes tout à fait folle ! Je ne sais pas quelle sorte d'homme l'autre peut être ; mais Reginald Har- ding.est loin d'être laid ou déplaisant.

— Je vous dis que je le hais ! Voilà des mois que je le hais, avec sa manière insolente de regarder les gens. Et

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