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Page:NRF 15.djvu/297

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BEAUTÉ, MON BEAU SOUCI 29 1

une allusion, — ou ce qu'elle prit pour une allusion, — de son oncle. Le samedi matin, comme elle sortait de la salle à manger où elle venait de déjeuner hâtivement, et qu'elle se précipitait vers le portemanteau pour enfoncer rapidement son chapeau sur sa tète et mettre son imperméable, .elle se heurraà M. Longhurst qui lui dit qu'elle était bien pressée. Elle répondit qu'elle craignait d'arriver en retard à son bureau de Holborn.

— Oh, vous allez à votre bure;tu, ma chère. Quelle drôle d'idée !

Enfin, le dimanche à l'heure du thé on sonna, et c'était M. Harding. Elle se mit aussitôt sur la défensive. Elle n'aurait pas su dire si elle lui gardait rancune de n'être pas venu le dimanche précédent, ou si elle était fâchée qu'il fût revenu, mais elle se sentit mal disposée à son égard, et saisit toutes les occasions qu'elle trouva de lui montrer l'aversion qu'il lui inspirait. Et même, dans les semaines qui suivirent, cela devint une habitude : elle n'intervenait guère dans la conversation que pour dire quelque chose qui, directement ou indirectement, devait blesser M. Harding, et souvent sa tante était obligé-e de l'avertir ou de la rappeler à l'ordre. Mais lui, semblait ne pas s'en apercevoir, et du reste il ne s'adres- sait presque jamais à elle.

Il venait maintenant tous les soirs après le souper, et passait une heure dans le salon des Longhurst. Comme M. Longhurst n'était presque jamais là, Reginald restait avec les deux dames, racontant des histoires amusantes, décrivant des scènes, des paysages, et des traits de mœurs qu'il avait observés, principalement en France et en Algérie. Puis il s'asseyait au piano et jouait quelque-

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