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Page:NRF 15.djvu/371

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TOUTES CHOSES ÉGALES d'aILLEURS... 36;

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��« Monsieur, dit Anicet, je dînerais tous les soirs chez les aubergistes pour peu que je fusse assuré d'y trouver toujours un voisinage qui valût le vôtre. Par un miracle assez inexplicable, votre récit était précisément celui que j'attendais à cette heure de ma vie, et vous avez bien vu qu'il m'a tenu sous le charme. Mais permettez-moi quelques critiques sur la façon dont vous avez usé pour le faire. 11 m'y a paru un certain désordre qui porte assez la marque de l'époque où vous êtes censé avoir vécu, une certaine anarchie, conséquence de la tempête romantique dont les meilleurs esprits se ressen- taient encore à la fin du siècle dernier, une certaine complexité que la raison déplore et de laquelle un homme, aussi libéré que vous l'êtes des préjugés en cours, pourrait aisément se défaire. Vous vous êtes peint dans l'enfance, l'adolescence et la maturité ; vous m'avez promené par les contrées les plus diverses ; vous m'avez conté au moins trois romans amoureux. Il eût été très simple et bien plus démonstratif de vous sou- mettre dans cet exposé à la règle des trois unités, qui présente l'avantage de réduire au minimum l'impor- tance des concepts humains et de permettre une clarté narrative qu'on n'atteindrait pas sans elle. Ainsi vous

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