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Page:NRF 15.djvu/497

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BONNES INTENTIONS 491

• et orgueilleux ; il cherche la sacristie, elle est devant lui, il la cherche encore, il est myope ou distrait. « Sacristie ! ah ! c'est là ? » Il hésite encore^ il entre ; il s'arrête ; il attend qu'on le remarque, mais qui le remarquerait ?

« C'est un mariage ?... c'est pour un enterrement?,..» Le petit homme des églises prend beaucoup d'onction et de politesse.

« Je... c'est... non... moins important que... excusez- moi, monsieur l'abbé, c'est mon agenda... un petit service que... pouvez-vous... ce n'est pas un livre de messe... les monuments de Paris... mon agenda ne mentionne dans ce quartier que Saint-Jean de Belleville et Saint- Joseph deMénilmontant. Est-ce qu'il y a d'autres églises ?

— Il y a boulevard de la Villette la chapelle de la Vierge dans une imprimerie. Il y a rue de Bagnolet l'église flamande de la Sainte-Famille : il y a près du canal Saint-Martin...

— Je la connais... je suis désolé... merci... je la con- nais... désolé... mais si ! mais non ! oh ! ne me recon- duisez pas, »

Un prêtre l'a pris pour un étranger qui visite Paris et peut-être pour un fou s'il l'a vu se remettre à pleurer sans savoir pourquoi.

Depuis qu'ils n'étaient plus retenus par les devoirs de la guerre, les hommes de cette époque songeaient à ceux de la famille : au mariage ! et on demandait à Dieu de consacrer les unions plus souvent que jadis, les douleurs de la guerre ayant attendri les coeurs et les ayant rappro- chés du Consolateur Divin. Un samedi vers midi le gro- tesque petit homme des églises entra à Saint-Joseph de Ménilmontant, sanctuaire neuf mais souillé parles foules

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