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830 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

cet empêchement matériel, alors qu'il eût suffi de faire appel à mon obéissance ; c'est aussi là ce que je me proposais de lui faire sentir ; car, à bien considérer les choses, elle ne m'avait pas précisément défendu d'entrer dans la volière ; simplement elle y mettait obstacle, comme si... Eh bien ! nous allions lui montrer ce que valait son cadenas. Naturellement, pour entrer dans la cage, je ne me cacherais point d'elle ; si elle ne me voyait pas, ce ne serait plus amusant du tout ; j'attendrais pour ouvrir la porte qu'elle fût au salon, dont les fenêtres faisaient face à la volière (déjà je riais de sa surprise) et ensuite je lui tendrais la double clef en l'assurant de mon bon vouloir. C'est tout cela que je ruminais en revenant du bazar ; et qu'on ne cherche point de logique dans l'exposé de mes raisons ; je les présente en vrac, comme elles m'étaient venues et sans les ordonner davantage.

En entrant dans le poulailler, j'avais moins d'yeux pour mes tourterelles que pour Madame Bertrand ; je la savais dans le salon, dont je surveillais les fenêtres ; mais rien n'y paraissait ; on eût dit que c'était elle qui se cachait. Comme c'était manqué ! Je ne pouvais tout de même pas l'appeler. J'attendais ; j'attendais et il fallut bien à la fin se résigner à sortir. A peine si j'avais regardé la couvée, sans enlever ma clef du cadenas. Je retournai dans l'orangerie où m'attendait une version de Quinte (Zurce et restai devant mon travail, vaguement inquiet et me demandant ce que j'aurais à faire, quand sonnerait l'heure du goûter.

Le petit Biaise vint me chercher quelques minutes avant quatre heures : sa tante désirait me parler. Madame Bertrand m'attendait dans le salon. Elle se leva quand

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