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SAINT MARTIN 843


S’il faut mourir, il est prêt, mais tant qu’il est vivant, celui-là n’est pas né qui saura le soutenir en face.

La nécessité est en lui de ce peuple même, pas un autre, qu’il a lui seul à enfanter dans la Grâce.

Soixante ans sont bien peu de chose pour qu’on refuse à Dieu ce peu de travail.

Tout ce monde impétueux d’entreprises, et de connaissances, et d’idées, et ce désir, et l’amour qui lui dévore les entrailles !

Son domaine, démolition et chantier, c’est ce chaos qui sera la France.

Mais c’est pour ce chaos précisément qu’il existe, et non point pour cet ordre tout fait. César et sa mortelle ordonnance.

Le Paganisme a chu pan sur pan, et ce n’est pas à lui qu’on demandera tout de même de le regretter, et il n’y a pas à nier que le décombre soit immense !

(Un artiste n’envisage pas l’Acropole avec plus de complaisance.)

Car Jésus même a dit qu’il n’était point venu porter la paix, mais la guerre, et le glaive, et le feu qui à rien de ce qui est capable de brûler ne demeure indifférent,

Le levain que, pour s’en emparer, on a mis dans trois mesures de froment,

Le vin nouveau, et, qu’on le verse dedans, ce qui peut arriver de moins aux vieilles outres, c’est qu’elles crèvent !

Le Royaume du Ciel est là qui ne nous laisse paix ni trêve :

L’invincible ennemi est là contre qui les Saints (si mal) cependant n’en ont jamais fini de se défendre,