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AYTRÉ QUI PERD l'hABITUDE i8i

me demander ? » Mais qu'il ait été évident pour nous deux — aucune des ruses dont on convient avec soi ne devait ici réussir, puisqu'elle aurait tout arrêté, et que chacun était tendu dans son sens — que c'était elle qui me désirait, cela fait peut-être que nous n'avons jamais été à égalité. Je ne me pensais pas non plus supérieur : donc, je n'étais obligé à rien. Enfin il ne me paraissait pas qu'elle dût m'estimer ou m'admirer, étant trop occupée à obtenir que je l'aimée. Ce qui peut laisser place au mépris ou aux autres sentiments (par exemple me trouver plus « jeune » qu'elle) dont on sait qu'ils sont les plus blessants qui existent, à peine les a-t-on soupçonnés. Recherchée par moi^ elle se fût trouvée moins libre de me juger — et je le serais moins à présent de négliger des Recommandations, qui eussent dû m'être précieuses.

��Deuxième partie.

LE JOURNAL DE ROUTE ET LES INSTRUCTIONS

Le détachement est composé de l'adjudant, des sergents Guetteloup et Aytré, et de trois cents femmes sénégalaises, qu'il nous faut conduire à Manabo (Menabé).

Le 27 décembre.

Nous parvenons à Ambatomena, où l'on cultive des haricots et des patates sucrées.

Le 28.

En arrivant à Morona, nous croisons une procession de Malgaches, vêtus de lambas rouges.

Le 29.

Nous faisons vingt kilomètres dans la journée.

Le 30.

Matsara est le siège de la reine du Betsirafy. Nous avons eu l'honneur de la voir. Elle est vieille et peu jolie. Deux femmes sénégalaises sont mortes.

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