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l88 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

tème que la civière. Quatre hommes le portent, c'est le fiacre de Madagascar ; -i" la pirogue, dont j'ai parlé plus haut ; 3" la voiture française Lefèvre pour les bagages. Ses timons se brisent comme du verre. Une fois les roues enfoncées dans la vase, il est très difficile de les retirer ; 4' le bourjane, homme porteur de colis, est un excellent marcheur, qui fait facilement 40 à 50 kilomètres par jour avec une charge de 25 kilogs ; 5° le buffle, que l'on com- mence à apprivoiser ; 6" nous avons rencontré sur l'Ikopa une petite chaloupe à vapeur, qui rend de très grands services ; 7° enfin la marche à pied qui se fait comme en Europe, sauf qu'il faut être prudent et se méfier du soleil.

Il y a une affaire assez compliquée, que force me sera de laisser pendante. La femme n° 37 réclame au n° 142 une sagaie et deux bagues que celle-ci lui aurait volées. Comme elle ne cite pas de témoins, j'ai pris le parti de faire inter- roger toutes les femmes par l'interprète, en ma présence. Il y en a encore soixante qui n'ont pas été interrogées, le sergent Guetteloup ayant refusé de m'aider.

Le 29.

Le gouverneur d'Ambohibe vient d'arriver pour annoncer à l'adjudant que le quatrième colonial n'est pas loin. Nos belles brunes vont donc retrouver leurs hommes. Pour ter- miner ce journal, je voudrais dire encore quelques mots des Sakalaves que j'ai beaucoup connus, principalement depuis quelques jours. Ce sont des hommes faux et voleurs par excellence. Ils sont bons guerriers et courageux. Leur vête- ment est aussf sauvage que leur personne. Leur principale industrie est la recherche de l'or qu'ils échangent contre du riz et des armes. L'homme est facile à reconnaître à cause de sa chevelure : il la laisse pousser, et réunit les cheveux derrière la tête au moyen d'un anneau d'or ou d'argent. Je me demande de quoi ils vivent, surtout du côté de Miandr}', le riz étant rare et cher. Ils ont la figure très noire et se res- semblent tous.

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