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Page:NRF 16.djvu/42

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AU PLATANE

A ANDRÉ FONTAINAS

Tu penches, grand Platane, et te proposes nu,

Blanc comme un jeune Scythe, Mais ta candeur est prise, et ton pied retenu

Par la force du site.

Ombre retentissante en qui le même azur

Qui t'emporte, s'apaise, La noire mère astreint ce pied natal et pur

A qui le monde pèse.

De ton front voyageur les vents ne veulent pas ;

La terre tendre et sombre, O Platane, jamais ne laissera d'un pas

S'émerveiller ton ombre !

Ce front n'aura d'accès qu'aux degrés lumineux

Où la sève l'exalte ; Tu peux grandir, candeur, mais non rompre les nœuds

De l'éternelle halte !

Pressens autour de toi d'autres vivants liés

Par l'hydre vénérable ; Tes pareils sont nombreux, des pins aux peupliers,

De l'yeuse à l'érable,