Page:NRF 16.djvu/696

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre il lui criera : Espèce de petit marchand, sors de mon chemin ! Ou il lui dira : Montre-moi, petit marchand, du velours de première qualité. Et le marchand répondra : Daignez regarder, mon père. Et le noble lui dira : Enlève ton chapeau, malotru !

Arina Pantélèimonovna. — Mais le marchand, s'il le veut, ne lui donnera pas de drap, et le noble restera tout nu.

Fiôkla. — Et le noble taillera le marchand en morceaux.

Arina Pantélèimonovna. — Et le marchand ira se plaindre à la police.

Fiôkla. — Et le noble ira se plaindre du marchand au sénateur.

Arina Pantélèimonovna. — Et le marchand au gouverneur.

Fiôkla. — Et le noble ...

Arina Pantélèimonovna. — Tu inventes, Fiôkla ! Le gouverneur est plus haut placé que un sénateur. Tu es assommante avec tes nobles ! Et un noble, lui aussi, quand il en a besoin, vous tire le chapeau très bas. (On sonne à la porte.) On dirait que l'on sonne,

Fiôkla. — Ah, mon Dieu, ce sont eux !

Arina Pantélèimonovna. — Qui, eux ?

Fiôkla. — Quelqu'un des prétendants.

Agafia Tikhonovna (effrayée, poussant un cri). — Ouh !

Arina Pantélèimonovna. — Saints protecteurs, ayez pitié de nous ! La pièce n'est pas en ordre. (Elle saisit tout ce qui lui tombe sous la main et court à travers la scène.) Et la nappe, la nappe sur la table est toute noire !.. Douniâchka, Douniàchka ! (Douniâchka apparaît.) Vite une nappe propre ! (Elle enlève la nappe sale et s'affaire dans la pièce.)

Agafia Tikhonovna. — Ah, ma tante que faire, je suis presque en chemise.

Arina Pantélèimonovna. — Cours vite t'habiller, ma