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2 LE CARNET DES ÉDITEURS

Paul Eluard : LES NÉCESSITÉS DE LA VIE ET LES CONSÉQUENCES DES RÊVES, précédé d'EXEMPLES et d'une note de Jean Paulhan. Un voL in-i6 jésus '.

Ne cherchez dans ces Exemples aussi gratuits que les Proverbes du même auteur ni rime ni raison, ni parce que ni pour, effusion ni système. Ils sont plus riches, comme la pudeur qui ne dit rien pour parler. Le langage est à soi sa fin. Aucune spécula- tion ne vaut la brutalité d'y plier le verbe. Tous les dilemnes, où finit la pensée, ressemblent à la nageoire caudale des pois- sons.

Déjà les Animaux et leurs Hommes témoignaient de ce parti- pris de n'en pas prendre.

Et c'était l'heure du bain Dada. Aucune valeur reçue (voire le Beau, voire Rien') n'y trouvait grâce. Au surplus Dada, pour Eluard, était une société anonyme pour l'exploitation du voca- bulaire.

Mais le poète est maître désormais de son inquiétude et de son indifférence. Il accueille la vie, comme les mots, sans violence vaine. 11 sait recevoir. Ni vulgaire éclat, ni littérature.

Et son rêve échappé d'un cadran ^Montre avec décors) rebelle à toute nécessité finale (Conséquences des rêves, Déclaration, etc..) affecte parfois des figures de danse jusqu'à la lassitude (Une, Air noir. Fins)...

On dit que la musique perd le sentiment

Pas un geste inutile. Une aisance anticipatricc. Une sensi- bilité qui détourne le visage.

La voix est pure. Le séducteur parle comme tout le monde. Mais les mœurs des mots lui sont connues.

Sédentaires ou migrateurs, seuls ou sociaux, en formations tendues ou lâches, leur vol obéit toujours à l'appeau qui les charme. Paul Eluard est un oiseleur.

��I. A Paris. Au Sans Pareil, 37, avenue Klcber.

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