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Page:NRF 17.djvu/11

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ÉBAUCHE D’UN SERPENT
À Henri Ghéon.

Parmi l’Arbre, la brise berce
La vipère que je vêtis ;
Un sourire, que la dent perce
Et qu’elle éclaire d’appétits,
Sur le Jardin se risque et rôde,
Et mon triangle d’émeraude
Tire sa langue à double fil…
Bête je suis, mais bête aiguë,
De qui le venin quoique vil,
Laisse loin la sage ciguë…

Suave est ce temps de plaisance !
Tremblez, mortels ! Je suis bien fort,
Quand jamais à ma suffisance,
Je bâille à briser le ressort !
La splendeur de l’azur aiguise