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logiques, par le ton de certaines paroles vraies. On voudrait en citer, à titre d’exemple ; mais on s’aperçoit qu’en les isolant on leur enlève la moitié de leur signification. C’est bon signe d’ailleurs ; cela prouve que ce ne sont pas des « mots », mais bien des répliques.

Jean Schlumberger


BALLETS SUÉDOIS : LES MARIÉS DE LA TOUR EIFFEL.

C’est un spectacle d’art, mais nous n’avons pas eu le vertige. Au delà de la première plate-forme il n’y a plus d’odeurs de friture et de Seine. Illustration tricolore (la montée est au drapeau). Comme dans ses dernières productions, M. Jean Cocteau continue d’exploiter une blanche et riche carrière des environs de Paris, que tant d’étrangers utilisèrent depuis dix ans pour bâtir leur maison. Notre folk-lore de banlieue mérite ces soins.

Nous avons assisté aux mésaventures de la noce et connu les dangers de la photographie. Vide, la carriole du douanier Rousseau attendait en bas, au pied de la Tour. Le dialogue des phonographes a fort diverti, particulièrement le début, sobrement descriptif. Peut-être pouvait-on tirer un plus grand parti scénique du jeu de massacre ? Nos Six Musiciens ont plongé l’un après l’autre dans la mélodie, et cette pleine eau en Seine est une succession d’ébats joyeux où chacun jette son cri. Irène Lagut est la fleur de ce bouquet de Petite Ceinture. Son décor du grand écart métallique de 1889 a obtenu le consentement amusé de tous. Les personnages de Jean Hugo, inflexibles et fabuleux, doivent être le point de départ d’une renaissance de l’art du costume, si négligé de nos jours au théâtre et au cinéma.

PAUL MORAND

A PROPOS DE FRAGONARD.

Il était fort intéressant, et instructif, d’assister successivement au vernissage des expositions rétrospectives de Fragonard et de Ingres. On y trouvait le même public élégant et prompt à la louange. On y entendait les mêmes exclamations. Le vocabu-