Degas chez Hébrard, la galerie Druet donnait la première exposition de Madame Marthe Spitzer. Comme presque tous les sculpteurs de notre temps, en réaction avouée contre l’impressionnisme, comme Maillol, comme Bourdelle, comme Joseph Bernard, celle-ci semble rechercher avant tout une beauté proprement architecturale et cependant spirituelle. Son ouvrage le plus frappant est, en ce sens, le buste de Claude Debussy, exécuté librement, de mémoire, avec un parti-pris de simplification, qui convenait singulièrement au modèle et qui sans rien retrancher de la vie mobile, crée une impression émouvante de fixité, celle que nous donnent certains Hermès de bonne époque. A dire vrai, c’est par l’art hellénique que Madame Spitzer semble avoir été le plus fortement et le plus heureusement influencée. Aucun pathos, aucun excès, même dans le Crucifix et dans la Vierge qu’elle expose. Une volonté d’atteindre le plus directement et le plus simplement possible la forme exacte, nécessaire et dans son maximum de plénitude. Mais cette recherche qui pourrait engendrer quelque froideur, n’a pas lieu aux dépens de la sensibilité personnelle et celle-ci, très féminine, trouve le moyen de percer à travers l’enveloppe unie et volontairement lisse des visages. Je songe au buste du R. P. de St Sébastien et surtout à quelques figures de jeune fille, classiques, discrètes et vivantes, sans l’ombre pourtant d’archaïsme, dont on garde le souvenir comme de personnes connues. Madame Spitzer n’a pas encore une « manière » et il nous est permis d’espérer, étant donné l’état de maturité de son art, qu’elle se gardera d’en prendre une.
AUTOUR DE TOULOUSE-LAUTREC, par Paul Ledercq (Floury),
Illustré d’excellentes reproductions de lithographies de Toulouse-Lautrec, ce recueil à!anas contés avec finesse par un ami de l’artiste qui fut le Guys et le Saint-Aubin de son époque, apporte une contribution précieuse à l’histoire de mœurs et des modes d’il y a trente ans. C’est ainsi que livre à livre se forme sous nos yeux l’allusion légendaire d’un temps dont on pourra