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NOTES

��PALUDES, par André Gide, illustrations de R. de La Fresnaye (Éditions de la Nouvelle Revue Française).

Cette nouvelle édition de Pahides va permettre au grand nombre de lecteurs qu'André Gide s'est acquis depuis la publi- cation de La Porte Étroite, de faire connaissance avec la plus importante de ses oeuvres antérieures aux Nourritures Ter- restres.

Nous venons de la relire, — dans notre vieil exemplaire du Mercure de France, — après vingt années écoulées et avec « toute cette cynique et sombre connaissance de ce qui arrive et de ce qui doit arriver, avec toute l'expérience et toute la méfiance, et toutes les désillusions amassées » ' au cours de ces vingt années : une sévère épreuve à faire subir à un livre écrit il y a vingt-cinq ou vingt-six ans, et par un jeune homme.

Eh bien, notre toute première impression a été que, d'abord, pour être daté de 1896, Pahides ne date guère (et pourtant Dieu sait dans quelle espèce de charabia prétentieux il était de mode d'écrire alors, et de quels dangereux exemples Gide était entouré !) — et ensuite que, pour être l'ouvrage d'un homme de moins de vingt-cinq ans, il témoigne d'une remarquable matu- rité d'esprit. Même, nous avons eu le sentiment que, lors de notre première lecture (vers l'époque de notre majorité légale) un certain nombre de choses avaient dû, faute de maturité chez nous, échapper à notre attention ; par exemple, des passages comme celui-ci : « Hubert n'a rien compris à Pahides ; il ne peut se persuader qu'un auteur n'écrive pas pour distraire, dès qu'il n'écrit plus pour renseigner. Tityre l'ennuie ; // ne comprend pas un état qui n'est pas un état social ; il s'en croit loin parce qu'il s'agite, yi Les observations d'ordre général contenues mais non directement exprimées dans ces phrases se suivaient

I. Trivia. de Logan Pearsall Smith,, traduit parPh. Neel.

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