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I-iO LA NOUVELLE REVUE FRANÇALSE

conscience n'est pas pour nous déplaire — elle s'attache aussi aux problèmes d'un avenir auquel la France autant que l'Alle- magne est intéressée. Et dans le domaine économique, poli- tique, autant que dans celui des idées, l'action de Rathenau grandit. Il est donc bon qu'après les études qui présentaient ses conceptions en raccourci nous puissions remonter aux sources et lire ses écrits dans une traduction française. C'est à ce besoin que répondent les Ediiioiis du Rhin en publiant aujourd'hui deux premiers volumes, Le Kaiser et La Triple Révolution, qui ne manqueront pas de trouver leurs lecteurs.

FÉLIX BERTAUX

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��LE COURRIER DES MUSES.

Les faits-divers de la littérature sont moins beaux que ceux de la vie. Hélas ! je n'ai jamais coupé de jeune fille en morceaux, Landru brûlait ce qu'il avait adoré, moi je ne brûle que des manuscrits, et encore ! Depuis dix ans quel poète s'est en allé sans laisser d'adresse, sauf Jacques Vaché qui, gentiment, se dora la pilule d'opium et que ses amis surnommèrent Dada-la- Mort. Parfois, on fait un petit voyage à Cythère, à Gomorrhe, à Sodome. Simple échange de sensations. D'ailleurs, les mots sont aussi doux que des baisers. Henri Ghéona bien voulu écrire que j'avais formulé la maxime du temps présent :

Jours et nuits passes à boire La vie avec une paille.

Douceur de regarder le paysage du Tendre qu'on ne reverra jamais. Joie de sentir pressé contre son corps un corps qu'on ne connaîtra plus. Plaisir de déguster les sorbets du paradoxe, les idées fraîches comme des boissons glacées — et cela pour tenter vainement de tuer le vers.

« Tout le monde s'ennuie... Pépère s'ennuie... Mémère s'en- nuie », disait une Baronne mise au théâtre par Max Jacob et dont le modèle est bien connu à Montparnasse. Au printemps dernier, tout le monde s'ennuyait lorsqu'on apprit soudain une grande nouvelle. On en parla un peu partout, autour des tables de quelques cafés toujours pleins de gloire et de fumée, dans le bureau des revues, au milieu des épreuves d'imprimerie, aux.

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