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1^4 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

d'une comique illusion, il comptait comme un bénéfice le prix des places des spectateurs refusés. D'ailleurs, j'ignore si M. Gémier jouera de beaux spectacles et je n'ai pas besoin de le savoir pour écrire cette chronique légère dont le but, outre celui de renseigner les lecteurs de la N. R. F. sur les faits-divers artistiques, est de faire dire à Daniel D'Arthez : « Quel fatal emploi de l'esprit ! »

GEORGES GABORV

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��LES REVUES

M. BEAUNIER A-T-IL LU CLAUDEL ?

Cette troublante question est posée par M. Henri Rambaud, directeur de la gentille Revue Fédéraliste dans une lettre que publient les Essais Critiques de M. Azaïs (n° du i'- nov.) :

Vous avez certainement lu, dans la Reine des Deux-Mondes du i-^r juillet, les pages que M. André Beaunier y consacre aux Chapelles littéraires de M. Lasserre, ou plus exactement, à sa seule étude sur M. Claudel. Avez-vous remarqué que toutes les citations que M. Beau- nier y fait de M. Claudel (je dis : toutes ; j'ai vérifié, et tiens mes références à votre disposition) sont tirées du livre de M. Lasserre ? Voilà qui est déjà curieux et qui ne témoigne pas d'une familiarité extrême avec l'œuvre de M. Claudel. Il \- a plus curieux encore. Par deux fois, une faute d'impression altérait les citations de M. Lasserre. Une rare coïncidence veut qu'à son tour l'imprimeur de M. Beaunier commette les mêmes fautes. Oh ! les fautes heureuses ! Elles font rêver délicieusement.

Oui, rêver. Je me garderai bien de conclure. Comment croire que M. Beaunier ait négligé de lire M. Claudel, lui qui le condamne avec la même assurance qu'il reproche auxclaudéliens de mettre à le louer ? Que dis-je, la même assurance ? Il rendrait des points à ces pharisiens, comme il les appelle. M. Lasserre était sévère, mais encore s'appli- quait-il à faire le départ du beau et du laid dans cette œuvre mêlée. Rien ne tempère la sévérité de M. Beaunier. Il déclare tout net que M. Claudel est inintelligible. « Vous comprenez ? demande-t-il à ses admirateurs. Je le nie ! » Un érudit comme M. Beaunier n'afHrme pas ces choses-là sans de bonnes raisons.

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