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l6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

très et que dans tous les cas elle laisse subsister la princi- pale inconnue : pourquoi ce qui est rêve ou rêverie chez Pierre devient-il symptôme chez Paul ? Défaut con- génital ou acquis de résistance ? C'est un mot. L'explication

��reste à trouver

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  • *

��La thérapeutique freudienne des névroses découle de la théorie étiologique. C'est l'aspect de la psychanalyse le plus fameux, et qui assura la vogue de la doctrine. Nous n'en dirons qu'un mot.

Puisque la cause du symptôme lui est connue, le ps)xha- nalyste peut espérer agir sur elle et supprimer radicalement le symptôme, au lieu de le masquer ou de le dériver comme se contentent de le faire les psychiatres.

A l'origine de la névrose, il y a le refoulement. Suppri- mons le refoulement, nous supprimerons la névrose. Mais la chose n'est pas si simple. Voici un névrosé dont le mal vient de ce qu'il désire secrètement tuer son père et épou- ser sa mère (ce que les freudiens appellent galamment l'Œdipe- complexe). On conçoit bien une ordonnance héroïque : « Tuez Votre père, puis épousez votre mère » (ce que nous pourrions appeler V Œdipe-cure^. La névrose primitive guérirait du coup. Mais le remède coûte morale- ment trop cher, et de plus le patient risquerait d'être saisi par une névrose de remords, d'un pronostic encore plus sombre que la première.

La psychanalyse ne peut donc recourir à ce traitement direct que dans les cas où la libération de la tendance ne menace pas trop gravement la morale, ni la société ; par exemple lorsqu'une éducation puritaine a détourné le sujet des jouissances les plus légitimes. Néanmoins, certaines ordonnances psychanalvtiques ont fait scandale, dit-on. Circonstance qui ne prouve rien ni pour ni contre Freud.

Dans les autres cas, le traitement s'appuie sur la vertu curativc des idées « claires et distinctes ». Si l'on préfère.

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