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se fût aussi rendu compte que l'amour-passion, les beaux tra- vers erotiques, les grands crimes, et même le plaisir, c'est chez les races du Nord qu'il faut les chercher. (On s'étonne toujours qu'un voyageur aussi averti que Stendhal se laisse abuser par l'erreur romantique qui dit les pays de soleil des pays d'amour.) Enfin, en admettant qu'il eût persévéré dans son goût des latitu- des méridionales, quand Beyle eût quitté l'Angleterre, c'est nous, Français, qui aurions profité de ses enthousiasmes au lieu d'être sans cesse l'objet de ses comparaisons peu flatteuses qui agace- raient à la longue si l'on ne pensait qu'il se borne au fond à nous reprocher ce cœur trop sec qui fut le sien.

Mais rien de tout cela n'a eu lieu, et ce ne sont pas des Chro- niques anglaises d'après Holinshed, mais des Chroniques italiennes que Stendhal nous a données. M. René-Louis Doyon nous les présente aujourd'hui dans la collection des chefs-d'œuvre de la Connaissance, en une excellente édition critique accompagnée de notes, documents, fac-similés et portraits. L'idée est heureuse d'avoir, pour la première fois, réuni les trois préfaces écrites par Stendhal dans les manuscrits italiens. Ces préfaces, les notes, le choix des textes, leur présentation au public de Buioz, tout respire l'ardente admiration de l'auteur pour la Renaissance italienne et ses héros pré-uietzchéens. Il goûte le plaisir aride de traiter impersonnellement des sujets romantiques. C'est son droit. Mais n'a-t-il pas perdu bien des années à ces excavations, enlisé dans les boues de Civita-Vecchia ? De 1833 à 1840 naissent la presse, les banques, les chemins de fer, toute la vie moderne. Pendant ce temps Beyle était dans ses archives. Com- meTit Balzac employait-il ces mêmes années ? Et auquel des deux va notre cœur ? paul morand

L'ASSASSINAT DE MONSIEUR FUALDÈS, par

Armand Praviel (Perrin).

La surprise est-elle l'élément le plus attachant de l'art ou du crime, qui semblent souvent les expressions différentes d'un même état sensible et qu'on peut croire encore des manifesta- tions morbides, sinon sexuelles ? Certaines formes d'art ou de crime correspondent directement aux besoins d'une époque.

L'affaire Landru représentera sans doute la nôtre. L'affaire

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